Rejet du CETA : ma tribune co-signée

Élus des Françaises et Français établis au Canada, nous nous devions d’illustrer la réalité et le quotidien des 110 000 compatriotes inscrits outre-Atlantique que nous représentons. Jeudi 21 mars, le groupe communiste profitait de sa niche parlementaire pour dénoncer l’accord commercial entre l’Union européenne et le Canada (CETA ou AECG). Cet accord négocié de haute lutte par les gouvernements français successifs de droite comme de gauche il y a dix ans qui peut apparaître comme un énième traité de libre-échange est en réalité un accord commercial protecteur et une vraie passerelle entre la France et le pays d’adoption de nos concitoyens établis au Canada.

Depuis 2017, bon nombre d’entreprises françaises ont pu, grâce au CETA, explorer de nouveaux marchés et développer leurs activités au Canada. On peut penser à Alstom, Derichebourg, Airbus ou encore Décathlon qui exportent notre savoir-faire français à l’étranger. Au Canada, ce sont des milliers de nos concitoyens qui travaillent dans ces entreprises et qui participent activement au rayonnement de la France et à l’épanouissement de nos fleurons industriels et technologiques. Sans cet accord, trop d’entreprises françaises aujourd’hui confortablement installées au Canada n’auraient pu embrasser ce rêve d’expansion et de croissance en Amérique du Nord.

Le CETA, c’est aussi une réalité économique très favorable pour la France avec un excédent commercial de près d’un milliard d’euros. Depuis sa mise en œuvre, les exportations françaises vers le Canada ont augmenté́ de 1 045 millions d’euros. Pour nos filières laitières et viticoles, ce sont des gains de plus de 400 millions d’euros, dont une augmentation de 60% des exportations de fromage. Pour nos entreprises dans nos régions, ce sont près de 55 millions d’euros économisés sur les droits de douanes.

Le CETA c’est aussi un accord qui se retrouve dans le quotidien des milliers de Français qui habitent au Canada : il a non seulement permis de baisser le prix d’un camembert ou d’un Comté sur les rayons des supermarchés, mais il a surtout permis de reconnaitre les Appellation d’origine protégé (AOP) et ainsi de protéger nos appellations et nos terroirs français tout en garantissant leur qualité, traçabilité et compétitivité sur le marché canadien.

Le CETA établit aussi des clauses miroirs qui permettent d’encadrer ce libre-échange avec des règles justes et réciproques qui protègent les acquis européens et canadiens. Se positionner contre le CETA, c’est revenir aux anciennes méthodes et accepter les règles d’une mondialisation débridée qui ne prend aucunement en compte nos normes sociales et environnementales.

Le CETA, c’est bien plus qu’un énième accord de libre-échange entre deux continents. C’est le résultat de décennies d’échanges culturels avec une nation qui partage nos valeurs et nos idéaux démocratiques à un moment où ces mêmes valeurs sont contestées par des blocs antidémocratiques.

Dénoncer le CETA, c’est risquer de perdre une opportunité précieuse pour l’avenir de l’Europe avec notre partenaire historique, le Canada.

Dénoncer le CETA, c’est revenir à la situation qui prévalait avant cet accord et qui, faute de réglementation, était plus dangereuse pour l’environnement et pour l’agriculture française. 

Dénoncer le CETA, c’est accepter la victoire des populistes et de leurs discours antimondialisation qui nuisent à nos compatriotes installés entre la France et le Canada.

Les signataires de cette tribune :

Christopher Weissberg - député des Français d'Amérique du Nord

Séverine Biderman, Conseillère des Français de l’étranger - 2ème circonscription du Canada

Olivier Dellapina, Conseiller des Français de l’étranger – 1ère circonscription du Canada

Guillaume Lecomte, Conseiller des Français de l’étranger - 3ème circonscription du Canada

Arnaud Mangematin, Délégué consulaire

Florent Pigeyre, Conseiller des Français de l’étranger - 4ème circonscription du Canada

Francine Watkins, Conseillère des Français de l’étranger - 2ème circonscription du Canada

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